­ ­Augmenter les salaires, pas l’âge de départ à  la retraite !
Par Olivier Dupuis, secrétaire national de l’Ugict-Cgt

Mois après mois,  l’inflation progressant inexorablement, l’augmentation des salaires est devenue une question urgente pour des millions de salariés.

Si l’inflation atteint aujourd’hui 6,5  % sur un an, les prévisions pour la fin de l’année sont alarmantes, car le seuil de 7  % devrait être atteint et certainement largement dépassé.  

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Olivier Dupuis, secrétaire national de l’Ugict-Cgt – DR

Mois après mois, l’inflation progressant inexorablement, l’augmentation des salaires est devenue une question urgente pour des millions de salariés. Si l’inflation atteint aujourd’hui 6,5 % sur un an, les prévisions pour la fin de l’année sont alarmantes, car le seuil de 7 % devrait être atteint et certainement largement dépassé. 

L’augmentation des prix de l’alimentation, des loyers et les tarifs de l’énergie comme des matières premières pèsent chaque mois un peu plus sur nos revenus. Les mécanismes de marché pour fixer le prix du blé ou celui de l’énergie favorisent une spéculation folle. Pendant que quelques-uns s’enrichissent, une majorité de salariés s’appauvrit. Les profits augmentent grâce aux hausses de prix et à  la spéculation. Cette inflation nous entraîne dans une perte de pouvoir d’achat que la France et les pays européens n’avaient pas connue depuis bien longtemps. 

Avant la période estivale, dans beaucoup de secteurs professionnels, les salaires n’ont pas été augmentés au niveau que nous l’aurions souhaité. Le gouvernement refuse toute mesure de blocage des prix. Conclusion : seulement 5 % des Français jugent favorablement la politique d’Elisabeth Borne sur les questions de pouvoir d’achat, selon un sondage Viavoice publié fin aoà»t 2022. 

Pour sortir de cette spirale infernale, il est indispensable de remettre en place une échelle mobile des salaires, dont l’objectif est l’indexation automatique des salaires sur le renchérissement du coà»t de la vie. Une proposition que l’Ugict-Cgt fait depuis le début de la crise. Il faut taxer les superprofits et en même temps bloquer les prix. Mais attention, fiscalité et blocage des prix ne suffisent pas à  régler les problèmes. Il faut augmenter les salaires, et pas octroyer la prime Macron ou prime de partage de la valeur décidée cet été, qui a l’avantage pour l’employeur de n’avoir aucun effet report sur les salaires de 2022.

Ce sont donc tous les salaires qui doivent augmenter. Tout simplement parce que nous avons tous perdu en pouvoir d’achat : c’est encore plus vrai dans nos catégories ICTAM. L’ensemble des salaires des conventions collectives se sont tassés et certains sont passés en dessous du Smic. Nos collègues de la Fonction publique en savent quelque chose, ils n’ont cessé de perdre du pouvoir d’achat avec le blocage du point d’indice.

Prenons un seul exemple pour illustrer le décalage entre inflation et augmentations de salaire : comment peut-on payer les factures d’énergie en sachant qu’elles se sont envolées en moyenne de plus de 35 % depuis le début de l’année, alors que les salaires augmentent de 2 à  3 % durant la même période… ?

Pendant ce temps, les dirigeants et les actionnaires des entreprises engrangent des bénéfices records à  nos dépens. Il est temps d’exiger de justes augmentations de salaire, limiter les prix, sans oublier de taxer les supers-profits. 

Nous le disons une nouvelle fois, seule l’augmentation des salaires est la réponse adaptée au maintien de notre pouvoir d’achat, que nous soyons du public ou du privé. Ces augmentations génèrent des cotisations dont on sait combien elles sont essentielles au financement de notre système de protection sociale et de nos services publics. La situation des hôpitaux cet été ou le manque de moyens pour éteindre les incendies sont des exemples éclairants pour illustrer cet appauvrissement. 

C’est dans ce contexte qu’Emmanuel Macron veut relancer sa réforme des retraites coà»te que coà»te… Soucieux d’aller vite, le chef de l’Etat n’exclut pas d’insérer la réforme des retraites dans le Projet de loi de financement de la Sécurité sociale (Plffs) dès fin septembre (Article du Monde du 13 septembre). Olivier Véran, porte-parole du gouvernement l’a confirmé lors d’une conférence de presse : «â€‰Toutes les pistes sont à  l’étude, y compris la piste qui nous conduirait à  proposer une réforme à  travers le projet de loi de financement de la sécurité sociale  »

Emmanuel Macron envisage donc sa réforme des retraites, malgré l’avertissement des syndicats, et même si le Medef et la Cpme n’en font pas une priorité pour la rentrée. Une mesure qu’il sait, massivement, très massivement, impopulaire. 55 % des Français pensent que le chef de l’État à  tord de relancer une réforme des retraites (Sondage IFOP pour le JDD).

L’Ugict-Cgt appelle à  amplifier les mobilisations et cela commence par celle du 29 septembre pour gagner des hausses de nos salaires et l’amélioration de nos retraites. Alors, soyons nombreux à  exiger une augmentation des salaires et pas l’âge de la retraite !