Infographie – Salariés des villes, salariés des champs

La pandémie de Covid-19 et ses suites ont influé sur les salariés en poussant une part à  déménager. Une étude de la Dares vient pointer les départs des métropoles entre 2020 et 2021, ce qui n’est pas sans impact sur les capacité de recrutement des entreprises.

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Les salariés du privé sont de plus en plus nombreux à  s’éloigner des métropoles, poussant les entreprises à  faire du télétravail un facteur de recrutement. DR.
« Quelles mobilités géographiques des salariés du privé durant la crise sanitaire? » : une étude de la Dares confirme qu’un certain nombre d’entre eux ont déménagé, en particulier en quittant les centres villes des cinq plus grandes métropoles. Elle constate aussi que le télétravail a facilité ce mouvement et commence à  impacter les pratiques des entreprises.

Les salariés du privé sont moins nombreux à  avoir déménagé entre 2020 et 2021 qu’entre 2018 et 2019. Mais ils sont plus nombreux à  avoir quitté les grandes métropoles. On peut imputer ce double phénomène à  la crise sanitaire, mais la Dares confirme aussi ce que les notaires appellent « de nouveaux comportements immobiliers  ».

Le nombre de déménagements, entre avril 2020 et avril 2021, concernant cette fois des salariés du privé qui n’ont pas connu de changement d’établissement (c’est-à -dire sans mutation, sans changement d’employeur ou de profession) est en effet en augmentation sensible. Il traduit une évolution du rapport au travail et des modes d’organisation de l’activité, en particulier le développement du télétravail.

De plus, lorsqu’on tient compte de la distance au nouveau logement, on s’aperçoit que les déplacements faits à  plus de 100 km sont également en augmentation sur la période 2020-2021. Ils représentent près de 50 % en plus de déménagements « lointains  » par rapport à  2019-2020.

Ces déménagements se font clairement au détriment des métropoles. La Dares ne parle pas d’exode urbain, car le phénomène n’est pas assez massif pour utiliser ces termes, mais on constate que les départs pour les salariés du privé qui dépassent les 100 km de déplacement ont lieu près des grandes métropoles. Par exemple, sur la carte, les variations de couleur en àŽle-de-France contrastent d’autant plus avec les départements ruraux (dont la Creuse).

C’est toutefois majoritairement les métiers les plus susceptibles d’avoir recours au télétravail, ou qui peuvent l’utiliser le plus facilement, qui sont les plus à  mêmes de fournir le contingent des salariés en mobilité. Les métiers pratiquant le plus le télétravail représentent plus de la moitié des nouveaux arrivants dans les départements principalement ruraux entre 2020 et 2021. Il y a aussi l’effet «  donut   » décrit par deux économistes de Stanford, Arjun Ramani et Nicholas Bloom à  prendre en considération, qui illustre les départs des centres-villes des grandes aires métropolitaines vers leur périphérie.

L’enquête Acemo (Activité et conditions d’emploi de la main-d’Å“uvre pendant la crise sanitaire Covid-19 en décembre 2021) de la Dares démontrait ainsi que ces mouvements avaient un impact sur les modifications du marché du travail. Les entreprises qui recrutent vont de plus en plus en plus souvent être contraintes de prendre en compte les nouvelles aspirations de certains salariés -s’éloigner des grandes métropoles et/ou de leur lieu de travail – et en particulier de rendre possible le télétravail.

L’étude Quelles mobilités géographiques des salariés du privé durant la crise sanitaire ? est disponible sur le site de la Direction de l’Animation de la recherche, des Études et des Statistiques.