Écologie et syndicalisme : une sélection d’initiatives

Zones à faibles émissions : plutôt des transports gratuits
Transport ferré : un bilan provisoire
International : rencontre « Syndicalisme et écologie »

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Le développement du réseau ferroviaire est un élément clef de la lutte contre le réchauffement climatique. ©Abhisek Saha / Le Pictorium

Zones à faibles émissions : plutôt des transports gratuits

Avec la Fsu, Solidaires et des associations et partis politiques, l’Ud Cgt de l’Isère a décidé de lancer une campagne contre les Zfe, ces « zones faibles émissions » introduites par la loi Climat de 2021, dans lesquelles sera interdite en 2025 la circulation de tous les véhicules jugés comme étant les plus polluants.

Jusque-là, seuls les poids lourds et les véhicules légers étaient concernés. Demain, ce seront aussi les véhicules des particuliers, non plus seulement classés Crit’Air 5 et 4 mais également Crit’Air 3. Trois cent mille habitants vont être concernés dans l’agglomération grenobloise.

L’organisation syndicale ne conteste pas la nécessité de lutter contre le réchauffement climatique, loin de là. Elle est pleinement partenaire du collectif Plus jamais ça. Mais, explique Laurent Terrier, responsable du syndicat Cgt de l’université de Grenoble et l’un des animateurs de la campagne, les Zfe ne sont pas la solution. « Le but ne doit pas être de remplacer des voitures par d’autres voitures mais de créer les conditions pour permettre aux d’utiliser moins leur voiture. »Autrement dit, de « développer les transports publics et gratuits ».

Transport ferré : un bilan provisoire

Le développement du réseau ferroviaire est un élément-clef de la lutte contre le réchauffement climatique : cette évidence, avec le président de la République réélu, la direction de la Sncf affirme la faire sienne. La réalité cependant est un peu plus complexe. Tandis que le coût du carburant explose, l’entreprise continue de supprimer des trains et des lignes en région Normandie, Bourgogne-Franche-Comté ou encore en région Auvergne-Rhône-Alpes.

Et avec elle, l’État se désengage massivement de la gestion et du financement des petites lignes, celles du quotidien. Au sortir des années 1930, le réseau ferré français affichait 42 700 kilomètres de voies. Aujourd’hui, en dépit de la construction de 2 600 kilomètres de lignes à grande vitesse, il en compte 12 700 de moins…

Rien cependant n’est définitif : en octobre 2021, après deux années d’arrêt, la mobilisation de la Cgt-Cheminots a permis de relancer le « Train des primeurs ». Ce convoi achemine fruits et légumes frais directement depuis le sud de la France, de l’Espagne et du Maghreb jusqu’au Marché d’intérêt national de Rungis près de Paris, sans confier cette tâche au transport routier. Chaque train évite la circulation de 45 camions sur les routes.

International : rencontre « Syndicalisme et écologie »

« Syndicalisme et écologie » : tel est le thème de l’initiative organisée le 14 juin par l’espace « international » de la Cgt. Cette matinée, conçue avec le Global Labour Institute, a pour objet d’explorer, à travers diverses expériences, quels pourraient être les outils utiles aux luttes à venir. La Kctu coréenne, les Tuc britanniques et le Cepag belge seront, entre autres, présents.

« Cette journée fait partie de la première édition de notre cycle “Pratiques Internationales”, qui a déjà porté sur trois autres thèmes : la syndicalisation des travailleurs isolés, les sous-traitants et les migrants », témoigne François Bilem, conseiller confédéral chargé de la formation syndicale internationale. « À chaque fois, même si les contextes syndicaux ne sont pas les mêmes, nous avons pu mettre en avant la richesse de nos réseaux internationaux pour éclairer des sujets sous des angles originaux. » Une initiative qui en appellera d’autres.

Martine Hassoun