Philippe Martinez : «  Les enjeux de l’Ia ont toute l’attention de la Cgt  »

Le secrétaire général de la Cgt salue tout d’abord l’initiative, en rupture totale, souligne-t-il, avec l’image caricaturale trop souvent donnée […]

Le secrétaire général de la Cgt salue tout d’abord l’initiative, en rupture totale, souligne-t-il, avec l’image caricaturale trop souvent donnée d’une Cgt arc-boutée sur le passé et refusant de débattre de l’avenir. La Cgt s’intéresse en fait à  tout ce qui concerne le monde du travail et son avenir. «â€‰Parce que nous sommes une organisation moderne, bien dans notre temps, les enjeux de l’Ia ont toute l’attention de la Cgt. C’est normal et heureux. Car les questions soulevées sont importantes : quels moyens donner à  la recherche et aux chercheurs, qu’il faut dégager de cette course permanente et désespérante aux financements ou de la tentation de l’expatriation ? Comment assurer l’indépendance industrielle, combler les retards pris dans des productions stratégiques, notamment au regard des enjeux de défense nationale ?  » Au-delà , les questions environnementales sont posées : ces technologies ont un impact, singulièrement dans les pays dont les gouvernements sont autoritaires ou climatosceptiques… Si nous ne nous en occupions pas, si nous laissions ce terrain à  d’autres sans nous en mêler, soyons certains qu’ils s’en occuperaient seuls et de la plus mauvaise façon.

Le dossier de l’Ia met en jeu l’ensemble de nos relations économiques, commerciales, sociales, culturelles… Tout cela est à  la fois essentiel et nouveau : «â€‰Il s’agit pour nous de comprendre, donc d’écouter. Il nous revient de nous faire une opinion, de départager les mythes des réalités  », avec comme préoccupation majeure d’éviter et de contrer les reculs sociaux présentés une fois de plus comme inévitablement portés par les seules ruptures technologiques… «â€‰â€‰Cette démarche rejoint ce qui fonde notre identité syndicale. Nous devons souligner, dans chaque débat public, sa nécessaire dimension sociale : le contenu du travail, du sens qu’on lui donne, la place des qualifications et de la formation, le “bien travailler” et les questions éthiques que chaque révolution scientifique porte en elle. Nous sommes, de fait, au cÅ“ur du thème central qui sera débattu lors de notre prochain congrès confédéral.  »

Maîtriser ces enjeux dans leur globalité relève donc bien de la responsabilité syndicale de la Cgt. Cette initiative en témoigne et nous pouvons en être collectivement fiers.