Crèches parisiennes : les cadres mobilisés

Les responsables des crèches parisiennes, adjoints, coordinatrices (infirmières puéricultrices, éducateurs et éducatrices de jeunes enfants) se sont mobilisés dès l’hiver, […]

©PHOTOPQR/L’INDEPENDANT ; PHOTOPQR/L’INDEPENDANT/MICHEL CLEMENTZ / PERPIGNAN LE 23 MAI 2019 / PETITE ENFANCE / MANIFESTATION DEVANT LA PREFECTURE DE PERPIGNAN DES ASSISTANTES MATERNELLES DES CRECHES DE LA VILLE DE PERPIGNAN NOTAMENT CELE D’HYPPOLITE DESPRES CONTRE LA REFORME DU TAUX D’ENCADREMENT DES ENFANTS ET LA HAUSSES DES COUTS / ILLUSTRATION (MaxPPP TagID: maxnewsworldfour835071.jpg) [Photo via MaxPPP]
Les responsables des établissements de la capitale ont obtenu des augmentations de primes et des créations de postes. Un début.

Les responsables des crèches parisiennes, adjoints, coordinatrices (infirmières puéricultrices, éducateurs et éducatrices de jeunes enfants) se sont mobilisés dès l’hiver, à la fois sur leurs problèmes spécifiques – pour une meilleure reconnaissance de leurs qualifications et responsabilités – et pour des moyens humains supplémentaires dans leurs structures. Le conflit – jusqu’à 150 établissements fermés sur 500 certains jours de grève – leur a permis d’obtenir le passage d’une prime de 50 à 92 euros mensuels, au titre de leurs responsabilités de cadres de la fonction publique, mais aussi la création de 25 postes et l’affectation de 150 professionnels supplémentaires.

« Cette issue peut sembler modeste, d’autant que les renforts concédés en moyens humains tardent à se faire visibles, commente Christine Derval, secrétaire générale du syndicat Cgt-Petite enfance de Paris. Mais ce mouvement a contribué à élargir par la suite la mobilisation à toutes les catégories et à tous les territoires, en mettant à jour la pesanteur des charges administratives, les difficultés à réellement gérer les équipes et la saturation des conditions d’accueil, la moindre absence de personnel les contraignant à déroger aux normes de sécurité. »

Jusqu’à 150 établissements fermés sur 500

Les responsables des crèches parisiennes, adjoints, coordinatrices (infirmières puéricultrices, éducateurs et éducatrices de jeunes enfants) se sont mobilisés dès l’hiver, à la fois sur leurs problèmes spécifiques – pour une meilleure reconnaissance de leurs qualifications et responsabilités – et pour des moyens humains supplémentaires dans leurs structures. Le conflit – jusqu’à 150 établissements fermés sur 500 certains jours de grève – leur a permis d’obtenir le passage d’une prime de 50 à 92 euros mensuels, au titre de leurs responsabilités de cadres de la fonction publique, mais aussi la création de 25 postes et l’affectation de 150 professionnels supplémentaires.

En pleine crise des gilets jaunes, ce conflit a été le premier à attirer l’attention des familles, des médias et de l’opinion publique sur les enjeux autour de l’accueil de la petite enfance, sur les responsabilités et les charges de travail qui pèsent sur les professionnels du secteur, leurs contraintes, leurs besoins, leur mal de reconnaissance. Les responsables de crèches sont en grande majorité des infirmières puéricultrices, en principe détachées de la plupart des charges professionnelles afférentes, au contact direct avec les enfants.

Mais dans la réalité, en plus des charges administratives, de l’organisation du travail et des éventuelles administrations de médicaments ou de soins pour lesquelles elles sont habilitées, elles sont souvent contraintes d’assurer tout type de remplacement, dès lors qu’un professionnel de leur équipe est absent et non remplaçable, ou pour toute charge de travail supplémentaire. Une polyvalence qui, faute de moyens, est devenue la norme au quotidien pour l’ensemble des professionnels travaillant dans ces structures… Cette mobilisation augure ainsi de nouvelles actions plus larges, car la dégradation des conditions de travail et d’accueil impactera indéniablement l’ensemble des collectifs, toutes catégories confondues.

Valérie Géraud