Au bonheur du privé, ou les attaques portées au modèle social: un dossier d’Options

Pour le pouvoir d’achat : c’est désormais en son nom, dans une myriade de propositions plus ou moins dangereuses, que les libéraux continuent à  vouloir désintégrer le modèle social français.

Options - Le journal de l'Ugict-CGT
Un des projets ? Repenser l’assurance-chômage sur une base purement comptable. © IP3 PRESS/MAXPPP
Pour le pouvoir d’achat : c’est désormais en son nom, dans une myriade de propositions plus ou moins dangereuses, que les libéraux continuent à  vouloir désintégrer le modèle social français.

Au lieu d’une augmentation des salaires, tout est bon pour y arriver : la baisse des cotisations « retraites  » pour financer une hausse du « salaire net  », ou des exonérations supplémentaires pour les entreprises, au risque d’un nouvel affaiblissement de la protection sociale, comme le souligne Jean-Paul Benoit, président de la Fédération des mutuelles de France (Fmf). Le pouvoir d’achat est même devenu un argument pour supprimer la redevance de l’audiovisuel public… Dans ce cadre, les réformes des retraites, classiquement et brutalement paramétriques en posant comme « inéluctable  » le report de l’âge légal à  64 ou 65 ans, illustrent le refus de débattre d’une nouvelle répartition des richesses entre le travail et le capital. Au grand bonheur des intérêts privés… et, en l’occurrence, de la capitalisation.

C’est qu’il faudrait nécessairement travailler plus longtemps. Un objectif qui, pour Emmanuel Macron, passe par une réforme des retraites et le retour au plein-emploi. Mais comment ? Avec des allocations chômage sous conditions, l’obligation de travail pour les allocataires du Rsa la mise sous contrôle de l’Unédic par l’État : qui dit plus ? Le Code du travail, lui, est quasi absent de la campagne électorale. Et pour cause : les ordonnances Macron de 2017 ont déjà  fait le travail. 

Ce qui resterait à  faire en revanche, c’est franchir un nouveau pas dans l’autonomie des universités, dans le prolongement des réformes amorcées il y a une dizaine d’années. « Autonomes  », les universités se sont surtout appauvries et sont incapables d’accueillir tous les jeunes qui le souhaitent. Socialement discriminant, l’enseignement supérieur est un marché désormais lucratif. 

C. L.