Huit organisations appellent à une mobilisation interprofessionnelle sur l’emploi et les salaires

Urgence salariale. Alors que, trop souvent encore, les négociations sont au point mort, les organisations Cgt, Fo, Fsu, Solidaires, Fidl, […]

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La colère salariale s’exprime dans le privé comme dans le public. ©PHOTOPQR/VOIX DU NORD/MAXPPP
Plusieurs études mettent en évidence un net décrochage des salaires par rapport aux qualifications.

Urgence salariale. Alors que, trop souvent encore, les négociations sont au point mort, les organisations Cgt, Fo, Fsu, Solidaires, Fidl, Mnl (Mouvement national lycéen), Unef et Unl (Union nationale lycéenne) appellent à une mobilisation interprofessionnelle sur les salaires et l’emploi le jeudi 27 janvier. Personne n’ignore, écrivent-elles dans un communiqué, que « seuls les salaires, les pensions, aides et allocations continuent de stagner ou même de baisser au regard de l’inflation, de décrocher par rapport aux qualifications, dans le privé comme dans le public ».

Comme l’a montré le dernier sondage Secafi-Ugict-Cgt réalisé par ViaVoice en novembre dernier, la deuxième priorité des cadres, derrière l’équilibre entre vie privée et vie professionnelle, c’est le salaire, qui cristallise aujourd’hui la colère des professions intermédiaires et techniciennes. Une colère « d’une ampleur inédite », souligne même l’Ugict-Cgt. Alors que 73 % des sondés déplorent le décalage entre leur rémunération et leur implication (+ 10 points) par rapport à 2020), ce décalage est aussi dénoncé au regard de la charge de travail (66 %) et des responsabilités (61 %). Au total, 83 % des professions intermédiaires affirment être favorables à des augmentations générales de salaire.

Cette colère, indique encore le sondage Secafi-Ugict-Cgt, est encore plus marquée chez les femmes et dans la fonction publique. Et pour cause : en étant exclu de toute revalorisation, la valeur du point d’indice des agents (5 millions) des trois Fonctions publiques n’a quasiment pas augmenté depuis dix ans, le gouvernement préférant l’octroi de primes ou de mesures catégorielles. Sans attendre, avertissent dans une tribune au Monde – « Les personnels des trois versants de la fonction publique ne peuvent se contenter de discours louangeurs ou de mesures parcellaires » (lemonde.fr) – un collectif de syndicalistes, dont la Cgt, de militants de la vie associative, de la vie politique et de la culture « il faut donc rompre avec l’absence de mesures générales : il faut ainsi revaloriser le point d’indice, dont le gel, en plus de dix ans, a entraîné pertes de pouvoir d’achat considérables, absence de reconnaissance des qualifications et rabougrissement des carrières ».

Salaire net et salaire socialisé

Au-delà de la question du pouvoir d’achat, pourquoi exiger des revalorisations générales ? Cette question renvoie en particulier à la notion de salaire. Celui-ci, en effet, se compose de deux éléments : le salaire direct, c’est-à-dire le « net » de la feuille de paie ; le salaire dit « socialisé », matérialisé par les cotisations. Ces cotisations, souligne la Cgt, « correspondent à des prestations (maladie, accidents du travail, chômage, retraite…) auxquelles ont droit les salariés et leurs familles qui couvrent l’ensemble des aléas de la vie, de la naissance à la mort, de façon collective et solidaire ». Réduire ou supprimer ces cotisations, comme cela a été fait en 2018, pour augmenter le salaire net affaiblit en réalité le système solidaire de protection sociale. D’une manière ou d’une autre, les salariés en paient les conséquences, avec notamment la baisse des pensions de retraite, des remboursements de la Sécurité sociale ou des allocations chômage.

C.L.